23.11.2022

Le nouveau car-régie de France Télévisions

France Télévisions a récemment mis en exploitation son nouveau car-régie de production, l’UM1. Basé sur une architecture hybride SDI/IP, il fournit des images en UHD et HDR grâce à une capacité de 25 caméras et deux régies vidéo travaillant en simultané. Il fonctionne selon deux configurations, avec ses quatre extensions ouvertes accueillant 36 postes de travail ou en mode semi-fermé avec une capacité plus limitée à 24 postes.

Pierre-Antoine Taufour.

Le nouveau car-régie de France Télévisions, baptisé UM1 (pour Unité Mobile 1) vient en remplacement d’un des cars de la flotte, inauguré en 2004. Après 18 ans d’existence, il était arrivé en fin de vie à la fois au niveau technologique mais aussi de son aménagement.

Laurent Vindevoghel, coordinateur de projets à La Fabrique de France Télévisions précise l’origine de ce projet : « Plutôt que de fabriquer deux cars identiques, il a été décidé de se doter d’une gamme de véhicules plus agiles et donc plus variés, répondant à l’ensemble des besoins de France Télévisions, allant de la couverture d’événements exigeant une grande puissance technique comme le Tour de France, à des productions plus modestes avec des contraintes très fortes, y compris environnementales. C’est pour cela que l’UM1, fleuron de cette nouvelle flotte de véhicules, est un moyen capable de répondre à toute demande des productions avec une capacité d’accueil hors du commun tant en postes de travail technique que de production ou pour recevoir des invités.

« Il sera complété par un second car, l’UM2, avec des capacités d’accueil moins importantes. Doté cependant de moyens techniques conséquents, il sera à même d’être exploité dans des espaces plus restreints ou dans des villes à l’urbanisation plus resserrée. Un troisième équipement de production mobile, l’UM3, complétera cette flotte au premier semestre 2023 sous forme d’une régie mobile en flight-cases. Ces trois moyens pourront s’interconnecter afin de proposer une force de frappe inédite pour des opérations exceptionnelles ; on pense évidemment aux Jeux Olympiques de 2024. »

Le projet est cogéré par la division Ingénierie et Support Process de la Direction des Technologies et des Systèmes d’Information (DTSI) et La Fabrique de France Télévisions qui regroupe les moyens de production du groupe. Les premières études ont été lancées en 2019 avec la rédaction d’un cahier des charges puis une consultation auprès des intégrateurs. BCE France a été sélectionné et a commencé les études de détail en étroite collaboration avec les deux entités de France Télévisions en charge du projet. Toute cette phase a coïncidé avec l’arrivée de l’épidémie de la Covid et a obligé les équipes à travailler à distance au cours de multiples visioconférences. Toute la validation des plans en 3D s’est faite en télétravail.

Le nouveau car UM1 est aménagé sur un châssis de semi-remorque. La fabrication de la carrosserie a duré une année complète avec ensuite une phase d’intégration et de configuration de six mois. Ce nouveau car-régie UM1 a été mis en exploitation au cours de l’été 2022, entre autres pour la retransmission du concert du 14 juillet à la Tour Eiffel puis a servi à la couverture des championnats d’Europe d’athlétisme à Munich en août 2022 en assurant 243 heures de direct diffusées sur France 2 et France 3.

Une architecture hybride SDI/IP

Les choix de l’architecture technique de ce nouveau car-régie ont fait l’objet d’une longue réflexion et de multiples échanges entre le département en charge de l’Ingénierie et du Support Process et les équipes de production de La Fabrique.

Au moment du lancement du projet en 2019, les technologies IP ne semblaient pas assez matures, en particulier au niveau de la connectivité inter équipements, et les premiers retours à propos des cars réalisés en tout IP n’étaient pas totalement concluants.

L’hypothèse d’un car-régie full IP n’a donc pas été retenue par l’équipe en charge du projet. Mais, compte tenu de la durée de vie d’un tel équipement, il ne paraissait pas non plus pertinent de le concevoir exclusivement en SDI.

Laurent Vindevoghel précise les choix opérés : « Pour le nouveau car UM1, nous avons choisi une architecture hybride SDI/IP. Toute la partie audio est en IP avec une console Calrec Apollo. Les équipements vidéo sont raccordés en SDI mais ont été choisis de manière à évoluer vers le tout IP. Troisième élément important, un réseau MediorNet de Riedel est déployé en fibre optique avec un transport TDM selon une topologie maillée et pourra également migrer facilement vers l’IP. Le réseau MediorNet servira aussi dans l’avenir à l’interconnexion entre les trois unités mobiles pour la couverture d’un événement majeur. L’infrastructure IP est organisée autour d’un coeur de réseau Cisco Nexus 9300 selon une architecture de type Fabric en mode spine and leaf, dimensionnée pour accueillir les équipements vidéo quand ils évolueront vers le tout IP. »

Des équipements vidéo UHD et HDR

Tous les équipements vidéo du car-régie sont prévus pour fonctionner en résolutions HD et en UHD avec une dynamique HDR éventuellement. Ils sont dimensionnés pour une capacité de 25 caméras. À ce jour, ce sont des modèles Sony HDC 3500 en location qui équipent le nouveau car. La régie vidéo principale est équipée d’un mélangeur vidéo Sony XVS 9000 avec un pupitre à quatre barres de mix/ effect. Ses ressources sont partageables avec une seconde régie indépendante, équipée d’un pupitre plus modeste à deux mix/effects. L’objectif est de pouvoir réaliser deux programmes distincts dans deux régies séparées avec deux équipes de production. L’exemple classique est la couverture d’un événement sportif d’envergure internationale avec la régie principale fournissant le signal international, en UHD par exemple, tandis que la régie secondaire assure un habillage adapté pour une chaîne nationale avec un départ en HD ou UHD. Il est même possible de prévoir un troisième départ pour un canal local ou une diffusion en streaming IP ou compatible ST-2110 avec une réalisation simplifiée sur une barre de commutation. Pour les sources extérieures, le car-régie est capable de recevoir et traiter des signaux HD, UHD et IP (streaming ou ST- 2110).

Pour éviter des écarts colorimétriques dans l’affichage des images, les modèles des moniteurs équipant les murs d’écrans et les postes de travail ont été limités à trois références. Des moniteurs de référence UHD/HDR Sony PVM-X2400 (ou PVM-X1800 pour la régie audio) équipent les postes d’ingénieur vision et les écrans (preview et final) des deux régies vidéo. L’ensemble des autres postes de travail est équipé avec des moniteurs Sony LMD-A240. L’affichage des images en mode multiview est assuré via les châssis MediorNet MicronN UHD munis de l’application correspondante.

La régie audio est organisée autour du mélangeur audio Calrec Apollo fonctionnant en tout IP conforme au SMPTE ST-2110 et à l’AES67. Le pupitre associé est équipé de 72 faders et peut être configuré pour assurer trois mixages distincts correspondant aux sons des trois programmes vidéo que le car-régie peut produire simultanément. Un second mélangeur modulaire Calrec Type R est installé pour servir de secours au système principal. Il fonctionne également en tout IP. Le choix du tout IP facilite le report des sources du mélangeur principal vers le secours.

La régie audio est conçue pour assurer un mixage multicanal et dispose donc d’une écoute 5.1 dans la cabine. Le système d’écoute est constitué d’un ensemble d’enceintes actives de marque Quested, composé du modèle SR7, associées à des caissons de basse SBR10 et complétés d’enceintes de proximité V2108. Au préalable les modulations sont traitées par un processeur Trinnov pour optimiser le rendu des enceintes et affiner la spatialisation de l’écoute. Un système d’écoute 5.1 identique est mis en place dans la régie vidéo principale. Dans le cas d’une production de plusieurs directs simultanés, le mixage audio de chacun d’eux sera effectué en stéréo et chaque ingénieur du son contrôlera son mixage au casque.

Une multitude de réseaux IP et une informatique virtualisée

Comme indiqué au début de l’article tout le système de prise de son et de mixage audio est basé sur une infrastructure IP compatible SMPTE ST-2110 et AES67 dont le coeur de réseau est un Cisco Nexus 9300 avec une architecture Fabric en mode spine and leaf. Mais il ne faudrait pas croire que ce soit le seul réseau IP exploité dans l’UM1. Sans en établir une liste exhaustive, on peut citer le contrôleur broadcast assuré par l’outil VSM de Lawo, une matrice KVM en IP, le système d’intercom Clear-Com associé à son système sans fil FreeSpeak, les arrivées et départs de flux IP, le pilotage d’équipements comme des caméras sur tourelle…

Pour faire transiter tous ces flux de données de manière harmonieuse et sans dysfonctionnement, il a fallu mener un important travail de réflexion entre BCE France et la Direction de la Sécurité Informatique de France Télévisions pour construire le réseau dans son ensemble, définir une multitude de VLAN et configurer les équipements actifs au niveau des commutateurs spine and leaf.

Sur de nombreuses productions, une fibre optique privative est amenée jusqu’au lieu de tournage de manière à donner accès à toutes les ressources informatiques du siège. Cette connexion offre aussi des outils de supervision aux équipes techniques de manière à porter assistance en cas de problème.

Si aucun accès au réseau fibre optique n’est disponible sur place, le car-régie dispose néanmoins de moyens de connexion plus limités via des passerelles 4G et 5G.

Sur le plan informatique, une partie des ressources nécessaires à son fonctionnement a été regroupée sur une ferme de serveurs fonctionnant avec Nutanix, une solution d’infrastructure hyperconvergée. Chaque ordinateur et serveur y sont installés sous forme d’une machine virtuelle. Dans le car UM1, c’est une vingtaine de machines qui est regroupée sur trois serveurs 1U de rack. Les ressources mémoire et processeur de chaque machine virtuelle sont réaffectées de manière dynamique selon les besoins et les fonctions à assurer. Cette solution assure aussi la fiabilité des opérations car si l’un des serveurs tombe, les tâches qui lui étaient attribuées sont réaffectées aux deux autres de manière dynamique. Cette innovation amène toutefois de la complexité et le retour sur expérience servira à améliorer la solution sur l’UM2.

L’ajout de tous ces réseaux et de ces machines virtuelles amène les concepteurs du car-régie à prendre en compte toutes les problématiques liées à la cybersécurité. Il faut veiller à bien isoler chaque activité et à séparer de manière fiable chaque élément constitutif du réseau. Il n’est plus question de rajouter dans le car-régie une machine extérieure à la dernière minute ou d’apporter des contenus via une simple clé USB à la provenance douteuse. Des procédures rigoureuses sont mises en place et exigent de modifier les habitudes de travail.

“On ne connecte plus un équipement supplémentaire de la même manière qu’avant. Il faut le déclarer et ouvrir les bons ports et employer les protocoles prévus. Il faut des vrais accès pensés sécurité, » commente Laurent Vindevoghel. « À l’issue de la construction du car-régie, un véritable audit de cybersécurité a d’ailleurs été mené avec des tests d’attaques et de pénétration des divers réseaux qui l’irriguent.”

Des aménagements spacieux et modulables

Lors de la visite du car-régie, ce sont les termes de confort, d’espace, de modularité et d’ingéniosité qui viennent tout de suite à l’esprit.

Laurent Vindevoghel explique que « lors de la rédaction du cahier des charges, nous avons inscrit un certain nombre de prescriptions au niveau des aménagements et des modes d’exploitation. En particulier la possibilité d’utiliser le car-régie en deux configurations : une avec la totalité des extensions ouvertes, et une seconde en mode semi-fermé pour limiter son emprise au sol. Cela a donné pas mal de fil à retordre aux équipes de BCE.”

« Pour offrir un large espace de travail confortable à une équipe de production de 36 personnes, il était indispensable d’étendre le volume central du car avec des extensions latérales des deux côtés », souligne Mikaël Graignic de BCE France. « Sur le flanc latéral gauche, trois volumes se déploient vers l’extérieur : un premier pour la console de mixage de la régie son et ses écrans, un second pour le mur d’images de la régie principale et un troisième pour la régie secondaire. Sur le côté droit du car, une extension a été aménagée sur toute sa longueur, mais contrairement au montage classique similaire à un tiroir qui rentre dans un meuble, celle-ci vient recouvrir intégralement la structure du caisson central de la remorque. »

Ce montage totalement innovant (une première en France d’après Philippe Mauduit, président de BCE France) offre plusieurs avantages, d’une part un volume intérieur plus important par rapport au système classique du tiroir et d’autre part la possibilité de réaliser un plancher continu et uniforme, sans marche lors du passage d’un volume à l’autre grâce à un système de plancher abattant.

Les aménagements intérieurs et la disposition des équipements ont été étudiés pour que le car-régie puisse fonctionner soit dans une configuration totalement ouverte avec toutes les extensions à gauche et à droite déployées, sa capacité d’accueil est alors de 36 postes de travail, ou bien pour limiter la surface au sol, fonctionner uniquement avec l’extension droite sortie. Dans ce cas, la régie vidéo secondaire est condamnée (le pupitre du mélangeur vidéo et son plan travail se replient verticalement grâce à un abattant).

Les volumes de la régie vidéo principale et de la régie son sont réduits mais l’installation de leurs pupitres respectifs sur des meubles coulissants permet de préserver le confort de travail. Dans cette configuration semi-ouverte le nombre de postes de travail que peut accueillir le car est limité à 24.

Ce double mode d’exploitation, totalement ouvert ou à moitié fermé a conduit à résoudre de multiples problématiques sur le plan mécanique. L’une des principales concerne la position des pupitres de mixage vidéo et son ainsi que leur recul par rapport aux murs d’écran. Le pupitre de la régie vidéo principale a été monté sur un meuble coulissant permettant de le placer à la position optimale de travail. Conséquence directe des deux modes d’ouverture des extensions en production, les volumes de la régie principale et de la régie son sont variables et il est donc indispensable de modifier le nombre et l’aménagement des postes de travail qui leur sont associés.

Des postes de production réglables en position et en hauteur

L’aménagement le plus spectaculaire concerne les postes de production habituellement situés derrière le réalisateur. En position totalement ouverte, deux rangées de quatre postes de production sont disponibles. Ces postes dits universels peuvent accueillir aussi bien des postes de production ou d’édition, des postes de ralenti, des opérateurs synthé que des invités VIP.

Pour offrir un confort maximal mais aussi toute la souplesse en fonction du mode d’exploitation du car-régie, chaque rangée de quatre postes est montée sur rail de manière à se rapprocher du pupitre mélangeur ou à s’en éloigner. En position semi-fermée, cela sert à rapprocher les deux rangées en supprimant l’espace intermédiaire des sièges et laisser un seul rang en exploitation. Les deux tables des quatre postes universels sont montées sur un système de motorisation verticale qui permet d’ajuster la hauteur de travail des opérateurs, soit assis sur une chaise, ou sur un tabouret haut ou même debout. Pour autoriser tous ces mouvements, en profondeur et en hauteur, les câbles de liaisons vers les équipements des postes de production arrivent par le plafond et cheminent sur des chenillards porte câbles. Chaque poste de production est équipé de son moniteur 24 pouces de manière permanente mais peut recevoir selon les besoins un second moniteur amovible à fixer au-dessus du premier.

La régie vidéo secondaire, utilisable uniquement dans la configuration totalement ouverte, accueille six postes de travail, deux face au pupitre du mélangeur et quatre autres postes universels. Cette seconde régie est placée en continuité du meuble de la régie principale mais peut être totalement isolée de cette dernière grâce à une cloison vitrée isolante. Elle dispose d’un accès dédié, indépendant de la régie principale, si les deux équipes de production souhaitent travailler de manière totalement autonome.

Une troisième cellule est aménagée pour accueillir les cinq postes d’ingénieur vision et cinq postes dits universels et plutôt destinés aux opérateurs de ralenti, à l’enregistrement et au playout. C’est également dans cette cellule que prend place le chef de car, Jean-Luc Martin.

Laurent Vindevoghel précise : « Nous avons privilégié la souplesse dans l’organisation de la production et c’est pourquoi cette notion de postes universels est importante. Sauf pour les ingénieurs vision, les postes de travail ne sont pas affectés à tel ou tel corps de métier. Au gré des besoins, des habitudes de travail, voire des envies de chacun, un opérateur peut choisir d’être plus au calme comme dans la régie secondaire même si elle n’est pas exploitée ou au contraire à proximité du réalisateur dans la régie principale. Les opérateurs de ralenti peuvent s’installer aussi bien sur un poste d’édition que dans la cellule enregistrement. »

Une cabine audio performante

La régie audio est aménagée à l’avant du car-régie au niveau du col-de-cygne de la remorque. Le pupitre du mélangeur peut s’exploiter aussi bien avec l’extension de la régie audio ouverte ou fermée. Trois sièges prennent place devant le pupitre du mélangeur principal pour pouvoir assurer les trois mixages son comme expliqué plus haut. Pour les captations de concerts de musique classique ou de festivals, un poste de travail a été aménagé pour le MMO (Musicien Metteur en Ondes) qui assiste l’ingénieur du son. À l’arrière de la régie son, se trouve un local indépendant affecté à la gestion des intercoms qui sert également d’accès à la cabine son. Toujours dans la perspective d’offrir la souplesse maximale en termes d’exploitation, la cloison séparative de ce local intercom avec la régie son est coulissante et transparente mais avec une bonne isolation phonique. Ainsi l’équipe des ingénieurs du son peut décider d’isoler le poste intercoms comme lors de retransmissions sportives qui peuvent être assez agitées sur cet aspect ou au contraire regrouper les deux cellules en une seule.

L’aménagement d’une cabine son est toujours une gageure dans le cas d’un car-régie car elle doit offrir un très bon niveau de performances dans un environnement très contraignant tout en préservant son ergonomie : espace de dimensions réduites, des nuisances sonores provenant des espaces voisins, des perturbations extérieures, un traitement d’air qui peut se révéler bruyant et tout cela dans une structure avec de nombreux éléments mobiles, difficiles à obturer au niveau des joints. Le résultat obtenu dans le car UM1 est à la hauteur des espérances et lorsque l’on pénètre dans la régie son, on ressent tout de suite le calme et le niveau d’isolation. Lors de notre visite, il s’est produit une grosse averse et quelqu’un a remarqué : « On n’entend même pas la pluie ! ».

Récemment, le car UM1 a été utilisé pour assurer la retransmission en direct d’un opéra vers des salles de cinéma. Lors des répétitions l’équipe en charge de la prise de son a pu constater que le rendu acoustique sur place dans une salle était identique à celui obtenu dans la cabine son du car.

François-Xavier Ballon, ingénieur du son explique que « le car UM1 est utilisé pour des prestations fort diverses : du sport, des jeux télévisés, des variétés, des opéras, des concerts de musique classique. Chaque situation correspond à des rendus acoustiques différents. L’aménagement de la cabine, son système d’écoute et son acoustique doivent être ajustés à ces différents types de programme. Et à cela s’ajoutent une contrainte supplémentaire, les dimensions variables de la cabine et la position du pupitre de mixage selon que l’extension est sortie ou pas. »

Un système de renouvellement d’air innovant

Au cours de l’année et de ses divers déplacements, le car-régie va rencontrer des conditions climatiques fort variables. Il est donc nécessaire de l’équiper de moyens de chauffage et de climatisation. Au-delà de l’aspect thermique, avec une équipe technique d’une trentaine de personnes, un système de renouvellement d’air est indispensable. Un système de ventilation par insufflation a été installé pour diffuser de l’air propre dans les diverses cellules techniques.

Schématiquement ce dispositif fonctionne comme une VMC d’habitation mais à l’envers. Il aspire de l’air frais à l’extérieur qu’il refroidit ou réchauffe en fonction de la température et qu’il diffuse en surpression dans les diverses régies.

Ce système est muni d’un dispositif de filtrage très complet pour éliminer les pollens, les mauvaises odeurs et même les particules fines comme celles transportant la Covid. Ainsi le car-régie pourra continuer à être opérationnel en pleine capacité même dans le cas d’une nouvelle pandémie. D’après l’équipe de conception du car, ce dispositif serait une première en France et peut-être en Europe.